Affinités des êtres désorganisés

« L’ origine des espèces », de Darwin, désigne par ‘‘affinités’’ les ressemblances morphologiques entre les espèces (plantes, vertébrés, crustacés…). Un être organisé a l’ensemble de ses membres et organes internes bien disposés ; par opposition aux êtres dits « monstrueux » qui révèlent le processus d’évolution, de transformation du vivant.

Postulons alors que nous sommes des êtres désorganisés au sens où nous mutons psychologiquement. Suite à des prises de consciences successives, nous percevons mieux un changement de paradigme dans la façon dont nous pouvons vivre sur Terre. Nous avançons dans cette transition. Walter Benjamin le rappelle : « l’homme évolue, se transforme, et avec lui ses ‘‘modes de perception sensorielle’’ ».

Cette exposition nous pousse à nous questionner et à accompagner la transition écologique nécessaire.

Le choix des pièces s’est porté sur un terrain sémantique qui conjugue l’univers du recyclage, du soin et de la réparation du vivant, de la prise de conscience d’un état des choses sur terre autant que du militantisme environnemental.


Marie-Fleur Lefebvre déploie une installation et ses pièces in situ telle une maladie où il est question de baume et de régénérescence.

Barbara Noiret aborde au travers du médium filmique et photographique la question de l’effacement du «paysage». La répétition des crises, l’engagement militant pour l’environnement, ou la quête spatiale qu’elle convoque dans ses œuvres nous invite à modifier notre présence au monde.

Eirini Linardaki traite de l’éveil des consciences concernant des catastrophes, tels que des bombardements, des sinistres naturels et / ou climatiques au travers de collages numériques contenant ces événements.

Ilona Tikvicki propose – au travers de peintures abstraites où se confrontent des matériaux organiques et des biocides, de photographies de végétaux desséchés ressemblant à des insectes brûlés ou de terrains vagues – une observation poétique d’éléments naturels et manufacturés sur une terre en souffrance.

Rémi Uchéda intègre par la sculpture la question d’usage, de maintien. Par des glissements de sens, il passe de structures physiques renversées, pliées à des structures organisationnelles, sociales, politiques. La dynamique de réemploi et un humour décalé concourent à réactiver ces notions.

Projection du film « Le dernier matin du monde », 20min, de Barbara Noiret les 14, 22 et 28 octobre, à 20h.

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